A5. 4 erreurs à éviter pour ne pas chanter en “patchwork”.

Vous savez ce que font la plupart des chanteurs et chanteuses qui soignent leur accent en anglais?

Ils imitent du mieux qu’ils peuvent les accents qu’ils connaissent ou ont entendus. C’est important de faire ce travail, car la prononciation est le meilleur moyen de bien se faire comprendre de son audience anglophone.

Vous aussi, vous faites comme ça? Alors vous avez sûrement remarqué…

  • combien c’est épuisant de se concentrer ainsi sur sa prononciation au lieu de mettre son énergie dans son travail vocal.

  • combien c’est frustrant de devoir faire cet effort à chaque fois, au lieu de se laisser aller au plaisir du chant.

  • combien c’est perturbant de ne pas savoir si son accent est plutôt américain, irlandais ou encore britannique, au point de baisser les bras et de se dire que “tant ça ne sonne pas trop Frenchy, ça passe!” ;)

LE SAVIEZ-VOUS? C’est également contre-productif. En fait, ce n’est pas cela qui va vous aider à toucher votre audience anglophone.

Pourquoi? Parce que ce travail d’imitation d’accent approximatif, basé sur votre oreille et votre instinct mène à ce que j’appelle …

L’EFFET PATCHWORK :

En plein milieu d’une chanson, d’un couplet, voire d’un mot, vous passez d’un accent à l’autre, sans vous en apercevoir ni savoir comment faire autrement.

RÉSULTAT? vous perdez votre audience anglophone (celle qui compte).

POURQUOI EST-CE GÊNANT ?

  • Cela ne pose pas de problème à votre audience francophone, car elle est composée de personnes qui ne sont pas attachées au texte, soit parce qu’elles ne le comprennent pas, soit parce qu’elles se contentent de ce qu’elles comprennent. Elles sont davantage intéressées par votre musique. Les paroles et votre interprétation du texte sont secondaires, voire n’ont aucune importance.

  • En revanche, les personnes composant votre audience anglophone vont écouter le texte. Elles vont vouloir comprendre la signification des mots que vous chantez et votre intention derrière les paroles, c’est-à-dire ce que vous cherchez à faire passer comme émotion, comme message. Or cela se transmet par la prononciation. Sans prononciation solide, juste et fiable, correspondant à un accent spécifique, votre proposition musicale en anglais va manquer de cohérence et aura pour effet de perdre l’attention de votre audience, voire de vous décrédibiliser à leurs yeux.

Imaginez un instant que vous êtes en train d’écouter un américain par exemple, en train de chanter en français. Il commence par un accent québécois puis enchaîne sur un accent marseillais, avant de chanter avec un accent de Point-à-Pitre, tout cela dans le même couplet. C’est déroutant. Ça n’a aucun sens. C’est épuisant. Il faut se concentrer pour suivre.

En ne faisant pas attention à votre accent, vous faites la même chose, mais en anglais.

Voici 4 erreurs à éviter pour ne plus tomber dans le piège du “patchwork” :


ERREUR 1 : Ne travailler que d’oreille

En tant que musicien.ne, votre oreille est l’un de vos outils les plus précieux. Il est donc bien normal que vous souhaitiez travailler votre prononciation de l’anglais ainsi.

-> Pourtant, comme vous êtes adulte, votre oreille est fermée depuis longtemps autour des phonèmes du français, c’est-à-dire qu’il y a des sons que vous n’entendez pas. Or, on ne peut reproduire que ce qu’on entend, donc, si vous n’entendez pas certains phonèmes de l’anglais, vous ne pourrez pas les reproduire. CQFD. Cela n’a rien à voir avec votre oreille, vos compétences ou votre talent, c’est normal, c’est humain.

Ne faites pas confiance à 100% à votre oreille. Vérifiez ce que vous entendez.

Validez votre écoute grâce à la retranscription phonétique. C’est un code très simple, qui, une fois acquis, est un outil formidable. Pour cela, cherchez les mots dont vous n’êtes pas certain.e de la prononciation dans un dictionnaire qui propose sa transcription phonétique, comme le Cambridge Dictionary.

ERREUR 2 : Travailler sa prononciation à l’instinct

En tant que professionnel.le du chant, vous avez développé une sensibilité certaine aux langues étrangères. Parfois, vous n’avez même pas le temps de comprendre le texte. Vous avez les informations principales pour vous approprier les paroles et vous devez faire avec. Vous vous faites confiance et vous faites d’instinct.

— > Cependant, “l’instinct” en question n’est pas celui d’un.e anglophone natif.ve, mais d’un.e francophone. Il ne compte pas (sorry).

Remplacez “je fais d’instinct” par “je fais selon les compétences acquises” et vous serez plus proches de la vérité.

Vous comprendrez aussi pourquoi il vous faut, comme pour le point 1. un outil pour confirmer votre travail.

Bonne nouvelle, cet outil est le même que précédemment : la retranscription phonétique. Yay !

ERREUR 3 : Chanter avec “son” accent.

Pour diverses raisons, votre accent est plutôt américain, britannique ou encore irlandais. Peu importe. Vous avez créé des habitudes de prononciation et gagné en confiance par rapport au résultat, dont vous êtes plutôt satisfait.e. D’ailleurs, les anglophones natifs vous disent souvent que vous avez un bon accent.

-> Petite parenthèse : par politesse, les anglophones ne feront pas de commentaires négatifs. Alors, ne les croyez pas si vous êtes dans une démarche sérieuse d’amélioration de la prononciation.

-> Chanter un standard de jazz américain avec un accent franco-irlandais (j’insiste sur le “franco-"), ou une chanson des Beatles avec un accent franco-américain (même chose), cela n’a pas de sens. Ce n’est recevable que si votre langue maternelle est l’anglais.

Désolée pour la brusque vérité, mais vous n’avez pas d’accent particulier en anglais, vous en imitez un. Et c’est une chance!

Vous n’êtes pas freiné.e par un accent natif qui vous colle à l’ADN.

Vous êtes libre d’apprendre les accents que vous souhaitez et de vous amuser à choisir celui qui conviendra le mieux en fonction de vos projets. Ce n’est pas génial, ça ?

-> Choisissez UN accent, maintenant, tout de suite et n’en démordez pas tant que vous n’en aurez pas percé tous les secrets. C’est votre premier “accent d’imitation”. Puis filez en étudier un deuxième, puis un troisième. Cela vous aidera à ne pas les mélanger, à consolider la signification que vous souhaitez donner à vos textes et à gagner en liberté côté interprétation.

ERREUR 4 : Se contenter de ne pas être pris.e pour un.e francophone.

“Where are you from? France?? Really?”

Ne pas passer pour un.e francophone, ça fait toujours plaisir!

Cependant, cela ne veut pas dire :

-> qu’on vous prend pour un.e anglophone

-> qu’on vous comprend!

Tant que vous ne saurez pas ce que vous êtes en train de faire quand vous chantez en anglais, tant que votre prononciation sera basée sur des tentatives d’imitation sans structure, votre interprétation ne pourra pas entrer en résonance avec votre audience anglophone.

Vous tombez dans l’effet patchwork.

-Si vous ne passez pas pour un.e francophone, vous avez un train d’avance, mais ne vous en contentez pas.

-> Faites le ménage dans ce que vous savez déjà faire. Triez, ciblez et choisissez votre “premier accent d’imitation”, faites-en un jeu!


CONCLUSION

Savoir faire la différence entre divers accents et savoir les utiliser auprès d’une audience anglophone, cela peut consolider, affiner et enrichir votre travail et le rendre beaucoup plus pertinent. Par effet ricochet, cela vous permettra également de gagner en assurance et en sérénité.


Bonjour! Je m’appelle Anne-Julie Dupart.

J’aide les professionnel.le.s du chant à réduire leur accent français et à maîtriser les codes de la prosodie anglaise et/ou américaine pour chanter et communiquer en anglais avec authenticité, justesse, précision et confiance, sans perdre de temps à reprendre des cours. Pour cela, j’ai créé la méthode Sounds Good® qui vous débarrasse de votre accent Frenchy en quelques heures et vous plonge dans la magie de la musicalité de l’anglais. Vous retrouverez mes articles sur l’aisance en anglais oral dans ce blog. Vous pouvez aussi me suivre sur LinkedIn, Instagram ou Facebook.

Anne-Julie Dupart

Créatrice et coach de la méthode Sounds Good, je vous aide à débloquer votre prononciation de l’anglais de façon définitive pour échanger avec crédibilité, aisance et confiance avec votre clientèle anglophone et développer vos projets professionnels à l’international.

https://www.sounds-good-academy.fr
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